Conseil pour lutter contre  La circovirose


1. Bactérie, virus ou parasite ?
            La première mise en évidence de la circovirose chez le pigeon fut faite en 1993 aux Etat-Unis mais des études rétrospectives de tissus ont montré des cas en Australie en 1986 et au Canada en 1989. Depuis cette découverte, le PiCV (circovirus du pigeon) est devenu une maladie mondiale et est notamment apparu pour la première fois en Belgique en 1998.
La circovirose est provoquée par un virus : le circovirus. Il fait parti de la famille des circoviridae et mesure, quand il n'est pas enveloppé, entre 17 et 23 nm : c'est le plus petit des virus à ADN qui a été caractérisé chez les oiseaux et les mammifères. Le génome viral existe sous une forme caractéristique de loupe.
            La famille des circoviridae comporte deux genres :
                        - les gyrovirus : on peut citer comme exemple l'anémie infectieuse du poulet (AIP)
                        - les circovirus : plusieurs virus sont bien connus. Les circovirus 1 et 2 du porc (PCV1 et PCV2) ainsi que le virus de la maladie du bec et des plumes des psittacidés (BFDV)         
2. Qui touche-t-elle ?
         La circovirose, connu chez les colombophiles sous le nom de « maladie des pigeonneaux » se déclare généralement entre l'âge de 1 et 4 mois. Pourquoi à cette période- là et pas après ? Des études cliniques ont été menées sur des colonies infectées et la présence de circovirus a été démontrée dans plus de 80% des cas dans la bourse de Fabricius (organe situé au-dessus du cloaque, responsable des défenses immunitaire chez le pigeonneaux,  qui atteint sa taille maximale quand le pigeon est âgé de 3 mois et qui disparaît progressivement par la suite ; le thymus ; qui est également un organe responsable des défenses immunitaires chez le pigeon, subit la même évolution et est également affecté par le circovirus. Il me semble important de mentionner que le circovirus a également été mis en évidence dans le foie, les reins, la trachée, les poumons, le cerveau, le jabot, les intestins, la rate, la moelle osseuse et le cœur du pigeon.
           Une autre étude a été menée sur des pigeonneaux seins (qui ne présentaient aucun signe extérieur de maladie) et on a pu observer sur 6 des 8 pigeons autopsiés la présence du circovirus dans la bourse de Fabricius. Cette virose a également été mise en évidence chez des pigeons adultes preuve que le pigeon reste porteur du virus.
          Même si les risques sont moindres que chez les jeunes sujets, il ne faut oublier que les adultes peuvent être également touchés et que ceux-ci gardent des séquelles (il est notamment apparu une absence de ponte chez les femelles qui ont été infestées)
3. Comment se transmet-elle ?
           Les matières fécales de pigeons malades ont montré la présence de PiCV ; on peut donc conclure que la maladie se transmet par l'ingestion ou l'inhalation de poussières contaminées. Il a également été démontré que le circovirus était présent dans des œufs embryonnés ; en revanche, il n'a jamais été mis en évidence dans le lait de jabot.
4. Quels sont les symptômes ?
           Le gros problème dû à la circovirose est son association avec d'autres maladies. Comme expliqué précédemment, le circovirus s'attaque principalement à la bourse de Fabricius ; quand cette bourse est infectée, elle devient atrophiée et les défenses immunitaires sont diminuées. Le pigeonneau devient plus sensible aux autres maladies et lors d'observations cliniques de sujet atteints, on diagnostique, en plus du circovirus, d'autres maladies : adénovirose, mycoplasmes, colibacilles, chlamydiose, trichomonose, coccidiose, vers capillaires, aspergillose, ornithose, colibacilles, chlamydiose, etc...
           Les symptômes observés sont nombreux mais principalement dus à l'infection secondaire :
- l'abattement
- la léthargie
- l'amaigrissement
- la détresse respiratoire
- la diarrhée
- gave pleine d'eau
- de mauvaises performances sportives. Une colonie qui engage des pigeons infectés par le circovirus subira de lourdes pertes.
           Il est à noter que la circovirose est parfois confondue avec l'adénovirose car, dans quelques cas, les symptômes listés ci-dessus sont accompagnés de vomissements.
5. Quelles molécules sont actives ?
            Si vous cherchez une solution miracle contre la circovirose, vous ne la trouverez pas dans ce paragraphe.
AUCUNE MOLECULE NE SEMBLE ACTIVE CONTRE LE CIRCOVIRUS.
           Ce n'est pas pour autant qu'une colonie infestée et vouée à la mort. Si demain ma colonie était victime de la circovirose, voilà comment je procéderai. Deux lignes de conduite à suivre en parallèle : déterminer quelle(s) maladie(s) secondaire(s) est/sont présente(s) et la traiter, et dans le même temps apporter aux pigeons ce dont il a besoin pour survivre sans séquelle. Déterminer les infections secondaires me semble la partie la plus ardue. En effet, les symptômes des différentes maladies sont très proches chez le pigeon et je pense qu'en cas de forte infection, il ne faut surtout pas hésiter à se rendre chez un vétérinaire. Il saura très rapidement mettre en évidence la présence de coccidiose, vers et trichomonose. Pour les autres maladies c'est un peu plus long mais en éliminant les maladies précédentes, il vous prescrira certainement un antibiotique large spectre comme premier traitement et affinera par la suite après avoir eu les résultats des analyses.
           Pour les apports complémentaires, le but est des soutenir et stimuler les défenses immunitaires et d'apporter aux corps les éléments qu'il a perdu et/ou qu'il ne produit plus à cause de la circovirose et de la maladie aggravante. Il me semble important d'apporter des électrolytes aux pigeons malades. En effet, les pigeons infectés boivent beaucoup et on observe souvent une déviation du bréchet (généralement dû à un manque de Calcium dans l'organisme). Toujours dans l'optique d'apporter des minéraux aux pigeons, le renouvellement du grit et de la pierre à picorer semble essentiel.
De même, l'organisme fonctionnant au ralenti, l'apport de vitamines ne peut être que bénéfique. On peut donner une vitamine du groupe B, la Diméthylglycine, son efficacité a été montrée comme soutient pour d'autres maladies infectieuses et elle semble efficace pour la circovirose.
           En fait, je conseillerai de donner les complexes vendus par quasiment tous les laboratoires qui contiennent un ensemble de vitamines, de minéraux et d'acides aminés.
     Après avoir lu une série d'articles, il me semble impossible d'éviter l'infection de mes pigeons par le circovirus. Ce n'est pas pour autant que je m'inquiète. Une colonie bien tenue doit pouvoir éviter le circovirus. Il faut empêcher les autres maladies d'attaquer vos pigeons car, seul, le circovirus semble inoffensif.
           En ce qui concerne la vaccination, pour l'instant, il n'existe pas de vaccin.
           Pour la vaccination contre la paramyxovirose, certains auteurs pensent qu'il faut vacciner le plus tôt possible (dès l'âge de 3 semaines), d'autres pas avant l'âge des 3 mois. Pourquoi attendre ? Un pigeon atteint par le circovirus a ses défenses immunitaires réduites. La vaccination, qui a pour but de créer et de multiplier les défenses contre une maladie, ne sera pas efficace si la bourse de Fabricius et le thymus ne sont pas totalement fonctionnels. Moi je pense que si vous êtes sûr de l'état de santé de vos pigeons, vous pouvez vacciner sinon il vaut mieux attendre et observer les possibles symptômes des différentes maladies.
6. Quelques petits conseils
            - soignez l'hygiène chez vos pigeonneaux
            - observez les le plus possible en étant à la recherche de symptômes révélateurs d'une dégradation de l'état de santé (fiente liquide, vomissement, diminution de la durée de la volée, etc)
            - stimulez le plus possible l'immunité
            - éviter de stresser vos jeunes pigeons
            - éviter de mettre en contact vos pigeons avec des sujets d'autres colonies dont vous n'êtes pas sûr de l'état de santé
            Cet article a été élaboré en consultant des documents rédigés par des professionnels (liste ci-dessous). Je suis sûrement passé à côté de documents et si vous trouvez des informations complémentaires, n'hésitez pas à m'en faire part, je modifierai ou compléterait cet article.
« 2 têtes valent mieux que 1, 4 valent mieux que 2 »
            Sur le blog de Claude Ducourant et Bruno Debelvalet, vous pouvez lire le récit de leur malheureuse aventure face à cette maladie. Les liens sont également ci-dessous.
            Le but de cet article est juste de donner des informations fasse à cette maladie qui est encore méconnue. Pour information : H.P.